Oum Soul of Morocco

De Brian Jones à Randy Weston en passant par Don Cherry, les rythmes gnawas, hassanis ou berbères ont souvent fasciné les musiciens rock ou jazz. Originaire de Casablanca, Oum traduit ce foisonnement culturel avec Soul of Morocco, un troisième album généreux. Whowa, la plage d'ouverture balance son swing aérien du côté de Harlem. Slime évoque la clé de voûte entre registres espagnols et maghrébins. L'usage du hautbois apporte une résonance baroque inédite. Et Salam puise aux fondements culturels sahraouis de la jeune femme. Le morceau Taragalte fait justement référence au festival du Désert. Une affiche que Oum a  partagé, l'an dernier aux côtés du groupe féminin malien Tartit. Soigneusement assimilées, ces diverses influences restituent un univers  attachant. Une réussite que l'on doit autant aux musiciens présents, dont le saxophoniste Alain Debiossat, qu'à la ligne artistique, placée sous la direction de Sir Ali. Grand amateur de jazz, celui-ci a largement contribué à la notion de sono mondiale dans les années 80. Alors entendu sur Radio Nova, le slogan radiophonique pourrait servir d'indicatif au nouvel album de Oum el Ghaït. Au Maroc, ce prénom, traduction de mère de délivrance,  est traditionellement donné aux filles nées dans le désert durant une période de pluie. Un gage de créativité relevé ici haut la main.

Soul of Morocco Lof music- MDC

Vincent Caffiaux