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CUMBE
5 décembre 2011

La trompette de la renommée

 

IbrahimMaalouf2011_2WEB_c_DenisRouvreDepuis son premier album en 2007, Ibrahim Maalouf n'a de cesse d'affirmer un univers singulier, à la croisée de l'Orient, du jazz et des musiques populaires. L'homme boucle aujourd'hui une première période avec Diagnostic. Et expérimente maintes rencontres comme cette création donnée récemment où l'artiste revisite Alice au pays des merveilles.

 

 

Le titre de votre dernier album sonne comme un bilan...

Ibrahim Maalouf : " Oui c'est tout à fait ça. La composition de Diagnostic a été pour moi l'occasion de faire le point sur les enregistrements précédents. Après la production synthétique revêtue par Diaspora et le coté éclaté de Diachronism j'ai pratiqué l'introspection, un retour sur mon passé. D'ailleurs ca s'est s'est déroulé comme une thérapie d'où le titre de l'album. "

C'est l'histoire de Beirut ?

I.M. :  " A l'origine cette plage ne devait pas figurer sur Diagnostic. C'est un titre un peu particulier, qui ne correspond pas à la structure globale de l 'enregistrement. Il est porté par une vidéo au sein de laquelle je parcours la capitale libanaise. Les croisements musicaux entre les consonnances orientales et les riffs rock correspondent ainsi à ce que j'écoutais à l'époque. "

L'architecture de Beirouth y occupe une large place. C'est délibéré ?

I.M. : " En fait j'ai entamé des études d'architecture en parallèle du conservatoire. Après avoir obtenu mon diplôme musical j'ai continué dans ce domaine. Mais il est vrai que l'achitecture est un art qui m'attire. Il existe ainsi des liens entre la composition de mes titres et la façon dont ils sont construits, les rapports aux silences, à l'espace. "


Ibrahim Maalouf Quintet - Beirut

A l'écoute d'un titre comme Lily on s'aperçoit que le piano occupe l'espace...

I. M. : " Avec Diagnostic, je voulais renouer avec le piano qui est le premier instrument, que j'ai étudié, avant la trompette. J'assume complètement les instruments à vent mais l'usage du piano m'a procuré une grande joie. On le retrouve fréquemment au fil de la production. Il donne une touche onirique qui correspond à l'esprit de Diagnostic. "

Pourtant les effluves balkaniques de Maeva in Wonderland ne rappellent-elles pas vos origines méditerranéennes ?

I.M. : " Si. C'est inspiré des fanfares macédoniennes. Comme je m'inspirai, pour mon premier album, des fanfares françaises présentent sur le sol libanais à l'époque du protectorat. C'est une affaire d'histoire et d'héritage Cette portion de la Méditerrannée recèle une grande richesse.Je la mêle à d'autres sources d'inspiration afin de créer. "

Surprise, vous reprenez Micheal Jackson...

I.M. : " Parce que c'était l'auteur que j'écoutais à l'époque. We'll always care about you est un titre lui même influencé par d'autres cultures. C'est un morceau qui se prête particulièrement aux éclats. Sauf que j'ai guère l'habitude d'enregistrer des reprises. La maison de disque de Jackson m'a notamment exigé de restituer le titre originel qui se termine par le mot us. Les premiers pressages sont donc désormais des collectors (rires). "

Autre moment fort, pour Douce vous invitez le rappeur Oxmo Puccino...

I.M. : " Et j'en suis très fier ! C'est un hommage à ma mère, une femme d'une grande douceur. Oxomo y pose des mots qui sont d'une délicatesse incroyable. Il a un sens de la description qui fait beaucoup. Je connaisais déjà l'artiste, son travail avec les Jazz Bastards à l'époque du Lipopette Bar. C'est révélateur du rap qui est un véritable enjeu pour l'avenir de la musique. Au delà de l'expression urbaine, ce genre permet de nombreuses passerelles. Cela crée une nouvelle dimension. "


Alice au Pays des Merveilles - Ibrahim Maalouf & Oxmo Puccino // Académie Fratellini le 8-10-2011

C'est le cas de l'adaptation de Alice au pays des merveilles, réalisé justement avec Oxmo ?

I.M. : " Nous avons répondu à une commande du festival d' Ile de France. Nous voulions travailler le thème du merveilleux et nous avons choisi le classique de Lewis Caroll. Oxmo a adapté le texte sur des musiques de ma composition. Pour cette création donnée le 8 octobre dernier, nous avions choisi comme cadre le grand chapiteau de l'academie du cirque Annie Fratellini. Près de 200 musiciens ont participé à cet opéra. Ainsi que des artistes de cirque qui effectué des exercices durant le spectacle. On en garde un excellent souvenir. "

A vous écouter on a l'impression que l'attitude jazz se trouve autant dans vos collaborations que dans la musique stricto sensu?

I.M. : " J'aime le jazz. Avouer le contraire serait faux. Miles Davis reste un maître. Mais j'aime aussi ouvrir mon champ à des partenariats. Il ne s'agit pas de simples featurings mais bien de cartes blanches ou chaque rencontre provoque un évènement . J'ai souvent accompagné des gens que j'aime comme Jeanne Cherhal ou Vincent Delerm. Pourtant je voudrais aller plus loin. C'est le cas avec Oxmo Puccino. Ce sera le cas avec mon prochain album. Il a été enregistré à New York et  réservera quelques surprises. "

Propos recueillis par Vincent Caffiaux

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