Owiny Sigoma Band...
Le DJ et producteur anglais Gilles Peterson ne s'est pas trompé en signant, il y a deux ans, le Owiny Sigoma Band, soit la rencontre des kenyans Joseph Nyamungo, Charles Okoko et d'un groupe de musiciens londoniens. Percutant, le premier album du collectif reste un alliage minéral de rythmes d'Afrique de l'Est comme la rumba ou le luo et d'accords électriques. L'impact du soukouss congolais est évident. Tout comme la fusion rock entreprise en Zambie dans les 70's. Différents remixes signés par Theo Parrish ou Quantic complètent ces sessions particulièrement séduisantes. Power Punch, leur nouvel enregistrement, va encore plus loin. Si des titres comme Lucas Malore ou Nagalo Ni Piny Odag évoquent la première livraison, d'autres plages poussent l'expérience. C'est le cas de Owiny Techno le bien nommé et de Norbat Okelo, un titre transcendé par des synthés cosmiques. Une perle telle Sunken Wrecks rendra jaloux tous les DJ de Détroit avec son épure d'une élégance rare. L'esthétique est manifeste mais n'exclut pas une dimension organique comme l'induit si bien Magret Aloor. La grande force du groue réside justement dans le point d'équilibre trouvé avec les machines. Des compositeurs tels Wally Badarou ou Ray Lema peuvent assumer le défrichage opéré dans les années 80 avec les visionnaires Echoes et Medecine. Le projet Kenya Special remixes, qui puise au sein de la compilation éponyme, achèvera de convaincre les plus sceptiques. Tout comme les récents enregistrements du label hexagonal Comet. L'Afrique et sa myriade de rythmes alimentent désormais une scène musicale occidentale qui tourne souvent en rond. Le Owiny Sigoma Band incarne cette démarche, sans complexe.
Power Punch-Brownswood