Idriss El Mehdi : Wild Bird
Idriss El-Mehdi mêle les racines du blues à la transe gnawa. Une déclinaison cohérente, exprimée par son premier album Wild Bird. Ici point d'expériences bavardes mais une solide production rock sertie d'incursions inédites. Le résultat coule de source avec Kill the Beast et son mid tempo redoutable. Spirit and Soul enchainé avec la plage titulaire offrent une fraicheur qui faisait défaut aux derniers albums de Ben Harper (avant la récente signature Stax). Avec ses parties de slide et sa rythmique d'airain sculptée par Tony Allen, No Problem séduit immanquablement. Sortie initialement dans une première version sans le batteur nigérian, le morceau tisse, en fligrane, un pont entre les cultures yoruba et gnawa. Les éléments sont soigneusement assimilés. Point de déflagrations cuivrées sur le mode afrobeat, ni d'élévation mystique ostentatoire. Mais un groove énorme dont feraient bien de s'inspirer les tenants auto-proclamés du mojo. Si, avec son intro latino, Goddamn the Pusher Man croise du côté des barrios new-yorkais, c'est pourtant Guembaia qui (d)étonne. Sommet de Wild Bird le morceau, et son habile formulation en mot-valise, provoque une rencontre entre les riffs rock, la production brésilienne et la transe nord-africaine. Ecrit par le capverdien Teofilo Chantre, autre apôtre sang mêlé, ce titre rebondit avec malice.
Wild Bird - Awang Record & Live
Idriss El-Mehdi sera en concert, jeudi 9 mai, au studio de l'Ermitage - Paris.
Vincent Caffiaux