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CUMBE
10 novembre 2012

L'atout coeur

 

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Né au Bénin, Julien Jacob s'exprime au travers de ballades particulièrement poignantes. Concepteur d'une langue originale, celui-ci la décline au travers d'un nouvel opus, Be ! Une production marquée par la transe. Rencontre.

Quelles sont les caractéristiques de votre nouvel album ?

C'est l'aboutissement d'un parcours. Les quatre premiers enregistrements m'ont permis de construire un univers. A ce titre Be est  dans le prolongement des albums précédents. Mais c'est également un album doté de sonorités nouvelles. J'ai fait le choix d'inclure du guembri qui est un instrument à trois cordes utilisé au sein du répertoire gnawa. Certaines parties de guitares sont délibérement saturées. Les arrangements renforcent ainsi certains sentiments.

On pense évidemment à la transe...

Oui la musique gnawa est fascinante et me renvoie à mes origines, au Bénin. Avec le Nigéria, c'est un des creusets de la culture yoruba. Le vaudou haitien ou la santeria cubaine proviennent naturellement de cet héritage africain. Le principe est similaire pour les gnawas qui incarnent également une culture mêlée. Cela me semblait naturel d'apporter ces éléments à mon univers.

Vous avez chanté un duo  avec Rachid Taha. Quel souvenir gardez-vous de cette rencontre ?

Un moment excellent : Rachid représente l'Afrique blanche et moi l'Afrique noire. Tout un symbole. Il y a quelques années, il m'a invité sur un titre de son album Tékitoi. Et réciproquement il est venu chanter sur Cotonou. Je sais qu'il se tient au courant de mes activités. J'aime les invitations et la notion de partage. Un beau cadeau de la vie fut le duo que j'ai interprété sur scène avec le chanteur Bobby Mc Ferrin. C'est un artiste complet.

Aimez vous le jazz ?

Ca me ramène à mes origines, ma famille. L'attitude affirmée par le jazz me convient. C'est un mode qui laisse de la place à l'expression. J'aime ce lien entre l'Afrique et la musique américaine. La passerelle est évidente.

 

 

Peut on évoquer cette langue inventée pour votre répertoire ?

C'est un langage non codé qui permet ainsi de véhiculer une large gamme d'émotions. Les auditeurs n'ont pas la traduction directe de mes paroles. Ce qui leur permet de s'approprier les sentiments exprimés. Les comparaisons avec d'autres expériences musicales, comme celle menée par Christian Vander de Magma ou avec des courants picturaux comme l'Impressionisme, sont difficiles à établir. Ces références sont réglementées. Ce qui n'est pas le cas avec ma démarche.

Lorsqu'il cite les femme, Gainsbourg évoque sa langue natale. Qu'en pensez-vous ?

Cette question est troublante puisque je n'ai pas connu ma mère. Et le fait de chanter me donne le sentiment de lui parler. L'intuition reste importante. Je ne me suis pas assis derrière une feuille afin de composer délibérement un vocable. Quand j'ai commencé à écrire ce langage, les mots sont sortis naturellement.

Que réserve la scène ?

Une ambiance intimiste. Nous seront en cercle restreint. Ce qui correspond à ma façon de communiquer avec le public. Je propose ici une séquence privilégiée avec l'assistance

Be ! Volvox Music

 

 

          

 

 

 

Propos recueillis par Vincent Caffiaux

 

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