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CUMBE
6 août 2012

A l'Est du nouveau

 

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Fondé en 1995, Klezmer Nova contribue largement au renouveau de la musique klezmer. De retour avec L'entre Deux, un quatrième album composé notamment à la Réunion, Pierre Wekstein, le fondateur du groupe explique ici la genèse de cette production. Parmi les points abordés, l'assimilation du maloya aux rythmes yiddishs ou bien encore l'influence du jazz au sein de cette tradition slave.

A l'écoute de cet album on est vite marqué par l'intensité qui s'en dégage...

Mon séjour à la Réunion a été marquant et transparaît naturellement sur cet enregistrement. J'ai notamment été en contact avec des groupes de maloya qui utilisent des rythmes particuliers notamment au roulèr, une percussion locale. L'idée n'était pas de fusionner directement les musiques klezmers et réunionnaises mais de sédimenter l'apport rythmique créole, de le sublimer.

C'est le cas avec un titre comme Près du volcan ?

Oui. Il faut aller sur place pour ressentir le climat qui règne. L'ile est volcanique. La nature est omniprésente. Cela joue évidemment sur l'inspiration. Le fait d'avoir vécu quatre années loin de la métropole interfère aussi. Il faut douze heures d'avion pour rejoindre Paris. Une liaison que j'ai fait régulièrement. D'où le titre de l'album L'Entre Deux.

Un magnétisme qu'on retrouve au sein de la musique klezmer...

Je parlerais plutôt de violence. La musique klezmer est passionnée. Il y règne nombre de sentiments parfois contradictoires comme la joie et la tristesse mêlées. Il y a de la vie dans ce courant. C'est ce que j'ai retrouvé au contact des musiques de l'océan Indien. Le maloya n'est pas qu'un rythme c'est aussi une culture, une lutte.

 

Les musiciens de l'actuelle formation ne sont pas tous issus du milieu musical yiddish ?

Non et ce qui en fait sa richesse. Notre démarche est évolutive. Il ne s'agit pas de reprendre fidèlement les airs d'antan mais bien d'offrir une nouvelle lecture. Cela ne nous empêche pas de reprendre sur scènes différentes pièces issues de ce folklore mais ce n'est pas le but du jeu. Notre formule se veut créative. Nous donnons donc notre propre vision. Il faut savoir que c'est une musique qui réapparaît depuis trente ans après avoir quasi disparue...

Vous sentez-vous proche de la démarche d'un David Krakauer ou d'un John Zorn avec Masada ?

Oui nous connaissons leurs travaux et nous les apprécions. Le klzemer s'inspire, par définition,  de nombreux courants dont le jazz qui a assimilé les mélodies en question, notamment au début du XXe siècle. John Zorn et David Krakauer s'en réclament. Ce n'est pas anodin. On pourrait également citer Yom, qui a joué au sein de Klezmer Nova avant d'entreprendre une brillante carrière solo. Sa démarche participe grandement au regain d'intérêt pour cette musique.

Quels sont vos projets ?

Nous retrouvons la scène avec plaisir. Nous effectuerons notamment une tournée en septembre à la Réunion. Les concerts sont toujours des moments privilégiés. Nous avons eu la chance de tourner grâce à une logistique conséquente  avec  Délicatessen, un album  alors sorti chez Universal. Nous prolongeons l'expérience en indépendant avec l'interprétation live de différents morceaux extraits du dernier album.

 

 

L'Entre Deux :  L'Autre Distibution

 

Propos recueillis par Vincent Caffiaux

 

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