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CUMBE
9 juin 2012

Le continent mère

kante 2

 

Mory Kanté a marqué différentes pages de la musique africaine. D'abord au début des années soixante dix lorsqu'il remplace Salif Keita au sein du mythique Rail band de la gare de Bamako. Puis au mitan des années quatre vingt en mixant sa kora aux synthétiseurs. Vingt cinq ans après Yéké Yéké, son tube planétaire, le griot électrique revient avec un nouvel album : La Guinéenne. Une production qu'il nous détaille.

L'intitulé du disque sonne comme un hommage...

Oui avec La Guinéenne j'ai voulu mettre en valeur la femme africaine. Chez nous elle occupe de nombreuses fonctions. Elle élève les enfants et travaille au bien être quotidien. C'est le trait d'union au sein de la société, qu'elle développe pour une large part. Il me semblait naturel de lui rendre hommage au travers d'un album. Le message doit passer. Les préjugés sont encore trop nombreux.

Vous êtes griot. Quels sont vos préoccupations face au monde  ?

Le griot ou djely est avant tout celui qui connaît le coeur humain. Il remplit plusieurs fonctions liées à un héritage culturel donné. Et reste un observateur attentif de la société qui l'environne. Je suis le garant de cette tradition. Je la véhicule grâce à la parole. Je suis un témoin des choses de ce monde et je les relate, notamment pour le grand public au travers du chant, des concerts ou de la dizaine d'albums que j'ai enregistré en solo.

Les traditions s'inventeraient donc en permanence ?

Oui j'ai par exemple fait le choix d'électrifier ma kora. Pourtant ce n'était pas chose aisée puisque c'est un instrument issu du folklore d'Afrique de l'ouest, qu'on transmet souvent de main en main. Pourtant je me suis dit que c'était certainement la meilleur façon de faire découvrir cette culture aux plus jeunes. Le but est de préserver l'esprit tout en utilisant les technologies du jour...

 

 

 

 

Votre tube Yéké Yéké représente- t-il  un boulet ou un atout ?

Ce thème illustre m'a fait connaitre un peu partout. (A l'origine c'est un traditionnel Malinké repris par de nombreux interprètes ou groupes africains NDLR). A ce titre je ne peux le renier. Cela m'a permis de voyager, de propager la culture mandingue aux quatre coins du monde, au Japon comme au Canada. Cela ne m'a pas empêché de rester moi même. Je représente une culture ancestrale.

Un titre comme Nodiche dénonce certains comportements masculins...

Oui Nodiche signifie la sangsue. Avec ce titre je voulais dénoncer ces hommes qui font miroiter aux femmes un avenir meilleur et qui, en fait, s'incrustent, font des enfants mais sans sentiments. En fait je me place dans la position du raconteur d'histoires qui extrait du thème abordé une morale.

Quelles sont les dates fortes de votre tournée ?

On a joué ce printemps à Marseille lors du Babel Med Music qui était une belle affiche avec différents invités, le tout dans un esprit de générosité. Sinon, on sera le 6 juillet au New Morning, qui reste un des temples du jazz et des musiques du monde, à Paris. Je suis fier de jouer là bas. Ca va être un beau moment.

La Malienne  Discograph


Propos recueillis par Vincent Caffiaux

 

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