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CUMBE
28 février 2012

Vox Brasil (I)

 

miranda

Influence évidente pour le jazz, la pop puis l'Afrique au travers de l'espace lusophone, le Brésil s'affirme tel un creuset. Tour à tour classique et moderne, le dernier album d'Eliane Elias traduit cette société métissée. L'occasion de passer en revue quelques grandes voix féminines. A commencer par les figures historiques.

Carmen Miranda Si elle marque la scène brésilienne des années 30 et 40, elle est aussi la première ambassadrice de la samba notamment à Broadway où elle brûle les planches dès 1939 avec sa formation, grâce à une série de comédies musicales. Tampon diplomatique entre les USA et le Brésil, cette dernière fait une carrière fulgurante sur les plateaux américains. Nature forte connue pour son chant et ses coiffes bahianaises hautes en couleurs, l'interprète vit alors un destin flamboyant mais implacable. Elle disparaît en 1955 à 46 ans, suite à différents excès  de médicaments et d'alcool.

Astrud Gilberto C'est la voix féminine de la bossa nova, cette nouvelle vague musicale apparue dans les salons cariocas des années 60. Mariée à Joao Gilberto, celle ci se distingue pourtant aux USA, en duo avec le  saxophoniste jazz Stan Getz, sur une composition de Tom Jobim qui reste le standard du genre : The girl from Ipanema. Parmi les autres titres popularisés figure Corcovado, autre hommage à sa ville natale. Reconnue de par le monde on l'entend notamment auprès de Etienne Daho, grand amateur de bossa. Elle est la mère de Bebel Gilberto, fer de lance du renouveau brésilien des 90'S.

Maria Bethânia Soeur de Caetano Veloso, cette personnalité phare des années 60 et 70 se place d'abord dans le giron du mouvement tropicaliste incarné par Tom Zé, Gilberto Gil et son propre frère. Elle mène, par la suite, une carrière conséquente, ponctuée d'une cinquantaine d'albums. Proche du mouvement féministe de l'après dictature cette artiste accomplie et reconnue par ses pairs symbolise aussi ses origines bahianaises et le syncrétisme qui marque cette portion africaine du Brésil au travers du candomblé. Elle se distingue comme l'interprète féminine de l'oeuvre de Chico Buarque.

Elis Regina A l'instar de Maria Bethânia, elle marque le Brésil des années noires en prenant régulièrement position contre le régime militaire. Proche du mouvement soixante huitard local, elle chante notamment Gilberto Gil mais fréquente aussi des pointures de la trempe de Milton Nascimento. Au début des années 70, celle qu'on surnomme l'ouragan pour son énergie enregistre un album en duo avec Tom Jobim. Les pierres d'angles que sont Triste ou Aguas de marco se trouvent ainsi renouvelées. Elis et Tom devient une des références en matière de bossa nova. Cette voix admirable s'éteint à 36 ans suite à différents excès.

Rosa Passos Elle est le lien évident entre les pionnières de la bossa et les tenantes de la nouvelle scène brésilienne. Dotée d'une voix particulièrement prenante, elle entretient la flamme sud-américaine durant les années 80 en jouant ainsi au Japon. Proche d'un musicien fondateur comme Joao Gilberto elle transcende pourtant le genre en chantant avec l'actrice Victoria Abril. Sa voix et ses récents albums en font aujourd'hui une référence.

Nazaré Pereira Née à Xapuri, un village de la forêt amazonienne situé aux confins de la Bolivie et du Pérou, cette dernière s'impose avec les rythmes du Nordeste, un registre marqué par l'accordéon et des mélodies enjouées. Influencée par les éléments naturels, l'interprète fait une carrière brésilienne et connaît le succès en France grâce à La marelle, un titre destiné au public enfantin. Elle revisite la tradition chorégraphique et plus précisément le carimbo et le lumdum, des danses issues des folklores portugais et amérindiens. C'est la marque de fabrique de cette grande dame du répertoire brésilien.

 

Vincent Caffiaux

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