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CUMBE
22 février 2012

Un Grammy pour Tinariwen

Tinariwen_02
Et si Tinariwen incarnait un futur pour la galaxie rock ? Riche de rencontres, cultivant une fascination auprès de nombreux créateurs, la production récemment primée des hommes bleus, leur blues agit tel un catalyseur où les rythmes hypnotiques rencontrent les arrangements sophistiqués, où la modernité puise à l'oasis d'une tradition millénaire.
 
C'est la formation de rock touareg Tinariwen qui a obtenu le prestigieux Grammy award 2012 dans la catégorie musiques du monde avec l'album Tassili. Une reconnaissance pour ce groupe malien qui marche sur les pas de précédents lauréats tels Ali Farka Touré et Toumani Diabaté. Découvert sous nos cieux par l'entremise des angevins de Lo'jo ou grâce à Justin Adams, ex guitariste de Public Image Limited et actuel pilier de JuJu, les membres de Tinariwen mixent la tradition touareg au blues et au rock. Parmi les rencontres citons Robert Plant, grand amateur de musiques saheliennes ou bien encore Carlos Santana, vieux routard des scènes internationales jamais avare d'expérimentations métisses. Séquence forte, la reprise de Exodus de Bob Marley au sein du Imagine Project dirigé par Herbie Hancock a dévoilé aux oreilles occidentales une formation désormais trentenaire, empreinte d'une tradition millénaire, s'exprimant en Tamasheq, la langue touareg. Un groupe engagé dans la lutte de son peuple pour qui la reprise du fameux thème reggae confère à la profession de foi.

 
Fer de lance de la culture touareg, Tinariwen ( qu'ont peut traduire par ceux du désert) est fondé au début des années 80 dans le secteur de Tamanrasset. Un cadre sensible qui bouleverse la vie du groupe au début des années 90. Après différents stages commandos notamment en Libye, certains des musiciens se trouvent intégrés, armes aux poings, au mouvement populaire de l'Azawad jusque en 1992, année qui signe la fin des hostilités. A la fin des années 90, une participation à l'affiche du festival Toucouleurs d'Angers assoit la réputation de Tinariwen. L'ensemble va alors électrifier sa production. Des choeurs féminins apparaissent et étoffent une production blues un tantinet aride. Enregistré en plein désert, The radio tisdas sessions fait figure de matrice. Le son est brut et le parrainage avec la scène occidentale déjà effectif. Avec Amassakoul, les touaregs font la promotion de leur culture de par le monde. Enregistré en 2007 Aman Iman ne fait que confirmer la statut de Tinariwen qui devient la référence en matière de rock touareg. Les percussions, le chant et la basse affirment alors un collectif au top de sa forme.

Foncièrement acoustique, Tassili, le dernier album de Tinariwen ne sonne pas moins moderne. Le blues aime croiser avec les grands espaces. Ici les montagnes désertiques environnantes dégagent une émotion intense. Une impression partagée avec Asuf d'alwa, imposant de force tranquille. Tenidagh hegh djeredjere offre un titre âpre mais noble qui retranscrit de façon pertinente ce chant, mélange étonnant de talk over et de psalmodie.  Un alliage évident pour Nels Cline du groupe rock Wilco. Particulièrement réussi Imidiwan ma tennam, le titre interprété en duo dégage une puissance inédite. A l'image de Tenere taqqim tossam où sont invités  les new yorkais de TV on the Radio. Enregistrées sur place, les collaborations avec la formation américaine affirment la fascination exercée par l'assouf, ce chant hypnotique, auprès des rockers en soif d'inspiration.

 Vincent Caffiaux

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